Source : ROCAJQ avec Coalition interjeunes
Le mercredi 24 septembre, le ministre de la langue française, Jean-François Roberge, annonçait l’abolition de l’écriture inclusive dans les communications ministérielles, imposant aux centres de services scolaires et services publics, de ne plus en faire l’usage.
Dans un contexte d’aggravation de l’intolérance, les membres des 7 regroupements formant la Coalition Interjeunes, eux même représentant 430 organismes communautaires autonomes jeunesse, s’unissent pour dénoncer une mesure invalidante envers une communauté déjà marginalisée.
Sous le poids des obstacles et de la discrimination vécu•es, la communauté LGBTQ+ est plus à risque de vivre un ensemble de problèmes sociaux comme par exemple, l’itinérance ou le suicide. En ciblant une population vulnérable, le ministre Roberge contribue certes à faire distraction quant à l’inquiétude de la population face aux divers enjeux sociaux, mais il démontre surtout clairement les orientations que son gouvernement est prêt à suivre quant au respect des personnes LGBTQ+.
Bien qu’elle ne touche pas, en théorie, directement les écoles, les cégeps et les universités, cette mesure a un impact direct sur l’éducation des jeunes, la reconnaissance de leur existence et leur quotidien. En choisissant de masquer les réalités de genre dans ses textes, le gouvernement envoie un message sans équivoque: cette communauté n’a pas sa place dans l’espace public et encore moins à l’école.
En affirmant qu’une « langue officielle qui nous unit collectivement, ne doit pas être dénaturée » que « le pronom iel est impossible à accorder et incompatibles avec la langue française » le ministre Roberge alimente les antagonismes, démontre une absence totale de sensibilité et oublie du même coup qu’une langue vivante est celle qui s’adapte avec les gens qui en font usage. Reconnaître l’existence et valoriser les mots qui nous définissent est le premier pas vers une société plus inclusive et juste envers toustes.
Il est légitime de s’attendre à plus d’agilité dans nos instances politiques. Tel que revendiqué par les jeunes lors de la Grande Consultation Jeunesse 2025 : « laissez la place aux personnes concernées par ces enjeux pour parler! Chacun•e ses pronoms, ses orientations! On est comme on est, t’es une personne comme tout le monde et on devrait être traité•e comme tout le monde. »
Solidaire avec ses membres et les jeunes qu’elle représente, la Coalition Interjeunes demande que les personnes concernées soient consultées et fassent systématiquement partie des décisions qui ont un impact sur leurs droits fondamentaux et leur vie et que l’usage du pronom iel soit maintenu et valorisé par nos institutions démocratiques.
La Coalition Interjeunes a été créée dans le but de rassembler les regroupements d’organismes communautaires autonomes jeunesse qui œuvrent auprès des jeunes dans une perspective de transformation sociale et d’amélioration de leurs conditions de vie. Elle représente plus de 430 organismes fréquentés par plus de 280 000 jeunes de partout au Québec.
Les organismes membres d’Interjeunes sont le ROCAJQ, l’Association Grands Frères Grandes Soeurs du Québec (AGFGSQ), le Regroupement des Auberges du cœur du Québec (RACQ), le Regroupement des écoles de rue autonomes du Québec (RÉRAQ), le Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ), le Regroupement des organismes communautaires de lutte au décrochage (ROCLD) et le Regroupement des Organismes Communautaires Québécois pour le Travail de Rue (ROCQTR).
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